samedi 14 mars 2009

Poco a poco


La récolte s'est terminé début janvier tout a été vendu et il ne reste déjà plus beaucoup d'argent dans les caisses. Cela fait quasiment une semaine qu'il a été décidé de ne plus faire travailler les jeunes. Ils ne participent plus alors plus au travail collectif. Leur journées se résument à travailler quelques heures dans la parcelle familiale, à rammener du bois pour la cuisine et c'est tout... A cette époque de l'année, les rentrées d'argent proviennent de l'éco-tourisme, de la vente de miel et de bois. C'est peu ! Des financements doivent arriver cet été mais les paysans sont conscients qu'avec la crise actuelle, rien n'est bien sûr !

Chaque discussion avec un paysan aboutit toujours au même constat "ce qui manque ici, c'est de l'argent !". Ils ont beau avoir obtenu la terre tant désirée et ont beau travailler dure tous les jours jusqu'à pas d'heures, si ils n'ont pas suffisament d'argent pour acheter des semences ou de l'engrais... ils ne peuvent rien faire !

Des projets ils en ont plein la tête (continuer à diversifier la production, commercialiser de la confiture de banane, réparer la piscine pour en faire une pisciculture, offrir une éducation alternative à leurs enfants...) mais sans aide financière pour les mettre sur pieds, ils ne verront jamais le jour.

Mais les paysans ne baissent pas les bras quand je leur pose la question sur comment ils voient le futur, ils répondent tous qu'avec le temps la vie sera meilleure dans la communauté... Ils ont appris se battre et à ne rien attendre de l'Etat. Déjà, depuis leur arrivée, la vie s'est petit à petit améliorée. Ils rêvent d'autonomie mais ils ont encore besoin d'être soutenu pendant encore plusieurs années...


mardi 3 mars 2009

Ma deuxieme semaine...

Lors de ma deuxieme semaine, on était plus que sept volontaires: trois canadiens, deux hollandais, un belge et moi.
Je suis allé faire un tour a l'école pour offrir un planisphere. Pour beaucoup c'était la premiere fois qu'il voyait une carte du monde... Il ne savait pas situer Guatemala sur la carte ! Je leur ai donc donné un rapide cours de géographie. Je dis rapide car difficile d'attirer leur attention puis ils te font tres vite comprendre quand ils en ont marre. Je leur ai montré ou se situe les Etats-Unis, l'Europe et le Japon car une volontaire est restée quasiment neuf mois dans la communauté.
Prochainement, je compte afficher sur les murs les tables de multiplication car a part deux ou trois dessins il n'y a rien d'autre.
Le lendemain, j'ai de nouveau passé un peu de temps avec les gosses. Alors que je me baladais dans la finca, mon appareil photo a attiré les regards. Une scéance photo a alors commencé... ils adorent être pris en photo ! Ca a attiré tellement de gosses qu'on était assez pour faire un match de foot, on est donc parti au terrain (cages de foot en bambou et pas de filets bien entendu). Ils ont alors mis bien 10min a se décider de qui allait jouer avec moi. Ils se ressemblent tellement tous que je n'ai pas su avec qui je jouais... J'ai donc bien rigolé; une fois sur deux je passais le ballon a un gosse de l'équipe adverse.
Ensuite pendant deux journées a eu lieu une rencontre dans la communauté entre des organisations paysannes venant des quatre coins du Guatemala et des mexicains du Chiapas membre du mouvement zapatiste. Le but de la rencontre était de faire connaitre aux membres des organisations paysannes l'histoire de la lutte zapatiste pour accéder a la terre. Plusieurs vidéos ont éte projetés... Il étaient tous captivés et moi aussi !!
J'ai fini ma semaine par une journée dans la communauté de San Roque. J'ai pu ainsi découvir de nouveau paysage... La communauté est a seulement 300m d'altitude. Il y fait tres chaud et sec. Le sol est craquelé par manque d'eau. Peu de végétations! Les conditions de travail sont tres dures pour les paysans, ils travaillent de 5h a 10h du matin dans les champs. La production de mais n'est possible que grace aux précipitations abondantes de mai a octobre.
Ici, le projet de travail collectif a été un échec. La terre a été divisée. Chaque famille possede sa propre parcelle. Beaucoup ne diversifient pas assez leur production et restent trop dépendantes de la récolte de mais. Le machisme y est tres présent. S'ajoute a cela les problemes d'alcool qui n'aident en rien a améliorer les choses...

Cette semaine je reste a la Florida. Exceptionnellement, aujourd'hui je suis a Colomba Costa Cuca (ville la plus proche de la communauté) pour aller au bureau de l'organisation paysanne SCIDECO, organisation qui s'occupe d'encadrer la communauté, de gerer les conflits qui peuvent exister. C'est elle qui a negocié avec le gouvernement pour obtenir la terre.
J'ai du me lever a 4h30 du matin a cause des travaux sur la route afin de pouvoir passer avant que les ouvriers ne commencent leur journées. Etant que je me couche tous le soirs entre 20h et 21h il a pas été trop dur de se lever ce matin !