La récolte s'est terminé début janvier tout a été vendu et il ne reste déjà plus beaucoup d'argent dans les caisses. Cela fait quasiment une semaine qu'il a été décidé de ne plus faire travailler les jeunes. Ils ne participent plus alors plus au travail collectif. Leur journées se résument à travailler quelques heures dans la parcelle familiale, à rammener du bois pour la cuisine et c'est tout... A cette époque de l'année, les rentrées d'argent proviennent de l'éco-tourisme, de la vente de miel et de bois. C'est peu ! Des financements doivent arriver cet été mais les paysans sont conscients qu'avec la crise actuelle, rien n'est bien sûr !
Chaque discussion avec un paysan aboutit toujours au même constat "ce qui manque ici, c'est de l'argent !". Ils ont beau avoir obtenu la terre tant désirée et ont beau travailler dure tous les jours jusqu'à pas d'heures, si ils n'ont pas suffisament d'argent pour acheter des semences ou de l'engrais... ils ne peuvent rien faire !
Des projets ils en ont plein la tête (continuer à diversifier la production, commercialiser de la confiture de banane, réparer la piscine pour en faire une pisciculture, offrir une éducation alternative à leurs enfants...) mais sans aide financière pour les mettre sur pieds, ils ne verront jamais le jour.
Mais les paysans ne baissent pas les bras quand je leur pose la question sur comment ils voient le futur, ils répondent tous qu'avec le temps la vie sera meilleure dans la communauté... Ils ont appris se battre et à ne rien attendre de l'Etat. Déjà, depuis leur arrivée, la vie s'est petit à petit améliorée. Ils rêvent d'autonomie mais ils ont encore besoin d'être soutenu pendant encore plusieurs années...